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Carnet spécial d'une kiné et d'une patiente
14 septembre 2013

Lettre de rupture à ma chère cigarette

Ma chérie,

je suis désolée de t'avoir lâché, juste comme ça... imperceptiblement, nous nous sommes éloignées. Qu'il est loin le temps où nos rencontres se faisaient en cachette de mes parents. Lorsque notre liaison a été découverte, il y a eu des cris et des pleurs, une ou deux baffes se sont écrasés sur ma joue avec la délicatesse d'un mammouth sous LSD mais jamais je n'ai failli à notre histoire...

Tu as été ma compagne pendant des années, celle dont je ne pouvais pas me passer. A peine nous étions-nous rencontré que j'en réclamais encore et encore. Ne pas te sentir dans ma poche me donnait des sueurs et j'errais telle une ombre dans la nuit à la recherche d'une carotte salvatrice. J'ai développé des trésors d'ingéniosité pour mettre le feu à nos ébats, quitte à risquer d'y perdre un sourcil en réclamant de l'aide auprès du grille-pain. Tu étais mon oxyde de carbone, mon arsenic de mythrydatisation, mon métal lourd mais précieux...

Il y a bien eu quelques bactéries pulmonaires qui ont tenté de nous séparer mais en dépit de la douleur de la torture, je te revenais penaude et masochiste me vautrer dans tes volutes.

Tu savais être poète quand tu t'élevais devant moi en opalescences bleutées... et tu marquais mon environnement par ton parfum et ton ocre... Tu n'étais jamais loin dans mes moments de doute, me récompensant en me donnant du temps à ne faire qu'une chose, celle de t'honorer.

Ta chaleur, tes effluves avaient pour moi le goût de l'interdit et de la révolte. Tu me donnais contenance, coincée dans mes doigts, fragile et suave à la fois...

 

Mais notre relation est devenue trop fusionnelle, je ne pouvais plus me passer de toi. Au plaisir des premières rencontres a succédé la dépendance et la douleur en cas d'absence. Notre relation devenait toxique, tu es une maîtresse bien trop exigeante et provocatrice de beaucoup trop de contraintes.

 

Aussi je te quitte, ou plutot, je t'ai déjà quitté. J'ai rencontré ta cousine issu de germain romain, celle qui est née dans un pays très loin. Vous vous ressemblez beaucoup, vous fulminez presque autant l'une que l'autre mais mes organes semblent beaucoup mieux cohabiter avec elle. Vous êtes si semblables mais si différentes. Pour l'instant, je ne peux pas me passer d'elle mais notre relation ne démarre pas par de belles promesses pour finir en eau de boudin. Nous savons toutes les deux que cette nouvelle relation devra cesser prochainement. Mon célibat sera alors une victoire, il vaut mieux être seule que mal accompagnée.

Je t'ai aperçue, de ci, de là... Je me souviens avec un brin de nostalgie de ce que fut notre relation... J'ai vu ta relation avec d'autres bouches, presque sensuelle... mais tes effluves ne m'évoquait plus les Champs Elysées mais la forge de Vulcain...

 

 

adrienne_cigarette_1289382_h

 

Adieu donc, chère cigarette à combustion.

 

 

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